Demande spéciale

Messages : 100 Date d'inscription : 17/05/2008 Age : 43

29 novembre 2072

1.

Assise au fond de l’autobus sous l’éclairage bleuâtre des néons, Renée-Maud lisait « Le Bossu de Notre-Dame » de Victor Hugo. Elle aimait tellement ce livre que, chaques fois qu’elle s’y plongeait, elle entrait dans un univers de rêves et de fantaisies, tout droit sortit de la renaissance. Voilà donc pourquoi elle ne remarqua jamais le changement qui l’entoura, sinistre et morbide au fur et à mesure que les ténèbre envahissaient les âmes.

À l’avant, près de la porte, Renée-Maud ne vit jamais la vie s’effacer du vigoureux corps du jeune homme entourant sa petite amie de son bras musclé. Elle ne remarqua pas non plus la jeune fille se redresser et appuyer ses mains sur ses genoux en croisant les chevilles. Jamais elle ne vit la blancheur de leur visage et de celui de l’homme assit devant eux se transformer en lividitée macabre et insolite. La mort qui s’empara du corps de la jeune adolescente assoupie sur la banquette devant elle aurait toucher n’importe qui droit au cœur. Cependant, Renée-Maud n’en capta rien, beaucoup trop absorbée par son livre.

À l’extérieur, il faisait froid. Novembre n’était-il pas le moi de la mort? Oui, il l’était. Et encore plus ce soir. Une panne d’électricité reignait dans toute la ville. L’autobus avait réduit son allure et semblait s’avancer dans des chemins sinueux. On entendait des grincements et des érafflures, comme si le chemin du véhicule était entravé par du branchage sec. Elle avait demandé à l’homme qui conduisait de l’avertir à palm-Street et River-Road. Elle devait y rejoindre Tam. Soudain, le conducteur lui lança : « Mlle Von Magnusson! Vous êtes arrivée à votre arrêt. »

Renée-Maud ferma son livre, y insérant le signet représentant Imhotep et descendit par la porte arrière du gros véhicule gris et vert.

Elle regarda l’autobus, seule source lumineuse, s’éloigner, sortant peu à peu de ses rêveries et ensuite, rangea son livre dans la poche intérieur de son imperméable violet. Elle s’attendait à entendre Judith s’écrier : « Mo-mo, tu n’es pas en retard? Quel miracle! » Mais non. Aucuns bruits. Elle leva les yeux, espérant la trouver, sur le banc d’autobus, son baladeur sur les oreilles, écoutant sa musique préférée. Seulement, elle ne trouva qu’un banc de bois aux planches pouries et aux montants rouillés sur un sol givré. Derrière ce banc, le terrain défriché d’une maison aux carreaux fracassés. C’est alors qu’un sentiment extrème de panique et de tourments monta en elle.

- Mon dieu! Où suis-je? Pourquoi Tam nous a demandé de venir ici? C’est impossible, ce qu’il fait froid, se dit-elle à haute voix en frissonnant.

Le boulevard River-Road était bien large pour que l’autobus ait emprunté une démarche si tumultueuse. Mais en jetant un coup d’œil, Renée-Maud remarqua alors l’horreur qui reignait autour d’elle. Dans la rue, tous les fils électriques étaient tombés, des poutres et des piliers écroulés sur des voitures où des gens étaient morts écrasés. On lisait encore la terreur sur leur visage imobiles et en état de décomposition avancée.

« Où suis-je, se demandait en elle-même Renée-Maud, regardant sa montre. Il est minuit, Tamara m’avait bien donné rendez-vous à minuit au coin de River-Road et de Palm-Street. Le conducteur de l’autobus ne s’est pas trompé. C’est bien les noms inscrits sur les panneaux d’affichage. Je vais la chercher, elle est peut-être plus loin. Peut-être que c’est ça qu’elle voulait me montrer, justement? Toute cette horreur, toute cette mélancolie? »

Renée-Maud s’aventura sur la rue Palm-Street. L’horreur embiante n’avait pas encore envahit son âme. La limite de sa tolérence était encore bien loin. Seulement, lorsqu’elle franchit la deuxième intersection, le boulevard Spenser - elle n’oublirait jamais ce nom -, elle croisa une petite école primaire où des dizaines d’enfants figés dans les fenêtres, comme des status de cire aux yeux ouverts, ronds, vidés de leur âme l’interpelaient. Il lui semblait les entendre : « À l’aide! Au secour! » La limite du tolérable avait été franchiie. Renée-Maud prit alors son portable d’une main tremblante et le mit en marche. Elle pensait. Qui devait-elle appeler? Qui pouvait-elle déranger? Il lui fallait quelqu’un avec une voiture.

- Alex, réfléchissait-elle à haute voix, non. Jamais je ne pourrai m’abaisser à lui téléphoner. Il est trop arogant! Judith n’a pas de voiture, c’est vrai. Mais David si! Oh oui, David, je dois lui téléphoner.

Un éclaire d’espoire dans ses yeux et son âme. Elle faisait dos aux enfants, maintenant.

David était le petit ami de tamarah et le frère de sang de Renée-Maud. Il lui viendrait en aide, c’était assuré.

- Ah non. Dave est en mission, il ne pourra pas m’aider. Tamara, alors? Non, elle s’est fait retirer la sienne par un uicier la semaine dernière, elle va me rire au nez. Et en plus, elle ne doit pas être chez elle si elle m’a demandé de la rejoindre. Solina est en convention à Los angel, c’est beaucoup trop loin.

À bout de nerf, elle donna un coup de pied dans une poubelle, la faisant s’écraser au sol. Des débris roulèrent dans tous les sens, s’éparpillèrent dans le carnage embiant. Elle devait se résigner à téléphoner à Alexander quelle honte!

- Il ne voudra jamais, disait-elle honteuse d’elle-même. Peut-être que Rick sera là et qu’il acceptera « d’emprunter » la voiture d’Alex? Mais, il n’a pas encore son vrai permis. Peu importe, je m’arrangerai avec la police s’il y a lieu. Et, en plus, Alex est la commende numéro 1 sur mon téléphone. Au moin ça de génial!

Voilà, sa décision était prise. Elle préférait téléphoner à Alex plutôt que de supporter plus longtemps la présence de ses enfants de cire, sans âmes qui lui criaient encore, même si elle s’était retournée : « Au secour! Sauvez-nous, Melle Von Magnusson, s’il vout plaît! »

- Quelle horreur! Arrêtez, cria-t-elle aux enfants, se précipitant dans le boulevard Spenser.

Après une course affolée jusqu’à un parc cinistre, elle s’arrêta et posa les yeux sur son appareil et lut l’inscription dénouant à jamais un des liens de son esprit avec la réalité : « Aucunes fréquences perceptibles. »

2.

Le Moonlight était un bar reconnu pour les ailes de poulet - de vraies ailes de vrais poulets - succulantes, la bière à bas prix et l'embiance chaleureuse. Il appartenait à Judith Levasseur, Montréalaise de souche. Dans les tons de bleus et d'argent, on aurait dit un palet de glace car l,éclairage, venant du dessous était de ce bleu appelé couleur du jour.

Judith s'approcha d'une table où était installé un Elfe aux longs cheveux châtains et aux yeux d'un vert émeraude scintillant. Il sirottait un pepsi tout en jetant des coups d'oeil vers la porte.

"Tien", fit Judith en grimpant sur le tabouret devant lui. "Mange ça. Les Elfes, vous êtes tous trop mince."

"C'est ce qui fait notre grace, très chère. Jordan et Maude ont-ils appelés?"

"Non pourquoi?"

Judith prit une aile de poulet d'une main et passa une main songeuse dans sa chevelure blonde aux mèches bleues de l'autre. Elle savait qu'Alex suivait Renée-Maude, à cause de ses pouvoirs d'empathie et detélékinézie. Enfin, à cause de tous ses pouvoirs mentaux hors de l'ordinaire. Judith savait aussi que Jordan était le meilleur ami de l'elfe, bien que les deux hommes n'aient rien en commun de visible.

"Eh bien, parce que Maud passe toujours le mercredi soir et parce que Jordan m'a dit qu,il viendrait." Il baissa les yeux sur sa montre. "Ils sont en retard."

Judith activa sa montre optique, il était 00:35. Il était vrai que Renée-Maud aurait dû être arrivée il y a longtemps déjà. Impassible, elle activa son cyber-téléphone interne - elle était le modèle de la parfaite femme d'affaire - et envoya un appel à son amie. Pas de réponse, on arrivait directement sur la boîte vocale. Elle laissa un message: "Momo, on t'attend au Moonlight. Qu'est-ce que tu fiches?"

Lorsqu'Alexander McKenzie se décida à prendre une aile, elle glissa en bas du tabouret. Elle ne pouvait rien faire contre sa morosité et avait beaucoup de gens à voir ce soir. Plusieurs de ses contacts étaient là et elle se devait de les entretenir.

Alex regarda la mince silhouette de Judith, pratiquement assexuée, s'éloigner vers un autre groupe. Tout ça n'annonçait rien de bon, il avait une mauvaise impression...

Messages : 100 Date d'inscription : 17/05/2008 Age : 43

*** J'ai pas pu résister, en voici un peu plus. ***

+-----+-----+

Il se concentra un instant et projeta son regard autour de lui. La plupart des gens n’étaient plus naturels. Des ondes métalliques de néan parsemait l’aura de la plupart des gens dévoilant des pièces cybernétiques ou des organes artificielles. De plus en plus de gens s’adonnaient à l’implantation.

Lui, était naturel. Une force magique l’avait toujours animé et celle-ci s’était concentré sur des pouvoirs personnels, lui permettant de faire les mêmes choses que tout le monde sans modifications sur son corps. À quelques exceptions prêts qu’il jugeait superflues.

Une onde de choque flamboyante, jaune bordée d’or scintillait dans un coin de la pièce. Revenant à sa vision normale, il constata que Vincent Voyd, un des plus puissants magiciens de la région était assit au centre d’un groupe d’amis diverses. En camisole de cuir, les bras couverts de tatouages lumineux, des cheveux blonds dressés sur la tête, ils tenait une place d’honneur. Il remarqua le regard de l’Elfe posé sur lui et lui adressa un signe de la main.

« Non, je ne te rejoindrai pas, monsieur le Prince des Hypocrites. » se dit-il en prenant bien soin de garder ses pensées pour lui.

Certes, il doutait que le magicien soit télépathe, mais il préférait ne pas prendre de risque. Il termina son Pepsi et étira ses longues jambes pour se délier un peu. Que se passait-il, pourquoi n’arrivaient-ils pas ni l’un ni l’autre ?

« Prof Mac. »

Voyd s’était approché de lui et accoudé à la table, prenant une aile de poulet. Il la regarda, prit une respiration puis la reposa devant lui.

« Vous êtes bien le seul être au monde à lever le nez sur les ailes de Judith, Prof Mac. » Il reprit l’aile et y mordit.

Alexander secoua la tête. Il n’était pas rendu au point d’exposer ses soucis à ce requin ? Eh ouais.[

« Maud était supposée passée. Elle est en retard et nous n’arrivons pas à la rejoindre. »

« Étrange, je me suis faite la même remarque il y a quelques minutes… », s’amusa Voyd avec un sourire narquois.

Voyd se leva et prit le verre vide de MacKenzie, lui faisant signe de venir avec lui. Ils se dirigea à la salle de bains et brisa le verre contre le comptoir, puis grava un cercle à l’aide de son sang dans le miroir. Les yeux jaunes des serpents sur les bras de Voyd scintillaient comme de l’or pure.

Bientôt, le miroir au centre du cercle s’obscurci puis dévoila le corps de Renée-Maud, affalé dans la neige, une lueur verte l’entourant.

« Qu’est-ce que c’est ? » demanda Alex en se penchant pour mieux observer l’image.

Voyd prononça quelques paroles supplémentaires et l’image tourna sur elle-même afin de montrer le visage de la jeune femme.

« On draine sa force vitale, visiblement, dit Voyd.

« Elle est dans le plan astral », constata Alex en observant le paysage irréel autour d’elle. « Mais où ? »

« Avez-vous déjà mis une impression sur elle, quelque chose qui nous permettrait de la retracer rapidement? »

« Oui, bien sûr. En tant que psychiste, elle est une bombe à retardement. «

« Alors, il suffit de la retracer, voilà tout. Elle est déjà allée dans l’Astral ? L’aviez-vous déjà emmené ? »

« Non. Nous n’étions pas rendu la`dans son entraînement. »

« Alors il faut faire vite. Je rentre chez moi. Rejoignez-moi au pied de la Tour dans vingt minutes. »

« D’accord. «

Voyd effaça rapidement le cercle et sorti de la salle de bains. Alex ne pouvait croire qu’il s’associait à lui !

Il ressorti de la salle de bain et traverça la pièce à son tour. Qu’arrivait-il ? Qui voulait du mal à sa protogée ?

« Judith, je dois partir. Si Jordan se pointe, dis-luique j’en avais marre d’attendre après lui et qu’il m’appelle à l’école demain. »

« Et Momo ? » fit la patronne en s’arrêtant. « Je lui dis quoi ? »

« Elle ne viendra pas. Elle est en danger, je vais la chercher. »

« Besoin d’aide ? » demanda Judith avec un certain sourire.

« Non. Enfin, je veux dire, tu pourras rien faire. »

« Tu y vas seul ? »

« Tu ne me croiras pas, mais je rejoint Voyd. On va la traquer et la ramener. »

Il prit les verres du plateau que portait Judith et les posa sur la table près d’eux. En quelques mouvements prestes, il lui vida ses poches sur le plateau, pistolet, montre, téléphone portable, porte monaie.

« Gardes ça, tu veux ? Je reviendrai les prendre. »

Judith jeta un linge sur le contenu du plateau avant que les regards trop curieux ne perçoive l’arme et fila vers l’arrière du pub. Elle mit les effets d’Alex en sécurité et retourna à son travail.

* * *

Une fois dehors, il se concentra, se dirigeant d’un pas lent et silencieux vers la ruelle. Doucement, il commença par regarder à nouveau dans le monde Astral puis fini par y pénétrer... juste à temps...

Jamais il ne vit l’arme pointée sur lui et la main qui la tenait. Il sentit à peine la balle l’effleurer et ne se soucia pas de la douleur ressentie à son épaule.

3.

Vincent avait couru vers sa voiture et était tombé face à face avec Tamarah Wilson qui, visiblement, l’attendait. Que faisait-elle là ?

« As-tu vu Renée-Maud », lui demanda-t-il.

« Elle n’est pas là ? » feignit la jeune femme.

Vincent remarqua du coin de l’œil, la lame qu’elle tenait à la main derrière sa hanche. Il fit mine de ne rien voir et dit, tout en souriant.

« Non. Ce n’est pas dans son habitude. »

Vincent poursuivit son chemin vers sa voiture. Il remarqua que Tamarah essayait de lui bloquer le chemin. Il jeta un coup d’œil à son aura et remarqua, dans son énergie, le drôle de vert qui entourait la psychiste. C’était donc elle qui bénéficiait du drain effectué sur Renée-Maud von Magnusen...

Une douleur lancinante lui traverça l’avant bras. Il revint à sa vision normal et s’aperçu qu’il avait bloqué le coup de couteau de la jeune femme sans s’en apercevoir. Il concentra son énergie en électricité et lui déchargea la dose en pleine poitrine.

Électrocutée, Tamara tomba à la renverse et il la ramassa, l’attachant dans le coffre de sa voiture. Quelques précautions magiques plus tard, il démarrait vers chez lui. Il allait être juste, MacKenzie allait l’attendre.

Messages : 89 Date d'inscription : 21/08/2008

C'est une partie que tu as jouée pour vraie?
Ou un truc inventé?
Quoiqu'il en soit c'est différent en crime de ce que j'ai vu en jeu vidéo haha Razz

Je regrette de n'être pas plus familier avec cet univers en tout cas, ça semble cool.

Messages : 100 Date d'inscription : 17/05/2008 Age : 43

C'est un truc inventé de ma petite tête.

Mais c'est assez correspondant avec l,atmosphère du jeu. Si vous en voulez plus, j,en écrit plus.

Messages : 89 Date d'inscription : 21/08/2008

Avec tout ce que tu créer, je n'oserais pas te qualifier de petite tête.

Messages : 100 Date d'inscription : 17/05/2008 Age : 43

Ah,

là, je viens de comprendre d'où sortait notre discussion MSn. Je me dénigrais pas le moins du monde, c'était une façon de parler, comme lorsqu'on dit que quelque chose a été fait de nos petites mains ou de nos petits doigts de fée. Smile

Je vais essayer d'en ajouter qu'on voit où ça mène cette histoire-là.

Messages : 89 Date d'inscription : 21/08/2008

Ben je te jure une seconde fois, que t'as beaucoup (bien que je pourrais dire énormément) , de talent l'amie Wink